Ophioglossum lusitanicum L. (subsp. coriaceum ?)

Famille : Ophioglossaceae
Genre : Ophioglossum L. (entre 30 et 50 espèces, réparties sur tous les continents sauf Antartique et à toutes les latitudes. 7 espèces en Australie)
Autres noms adoptés : Dans Brownsey & Smith-Dodsworth (2000), l'espèce est traitée sous le nom d'Ophioglossum coriaceum A. Cunn.

Description (d'après les flores et des spécimens observés sur le terrain)

Vue d'ensemble d'une plante poussant dans une prairie naturelle secondaire (Black Mountain Nature Reserve, ACT)

Des illustrations de l'espèce sont également disponibles en cliquant ici (lien vers Flora of Australia).

Répartition

Répartition d'Ophioglossum lusitanicum en Australie

Ophioglossum lusitanicum est une espèce largement répandue, depuis l'Europe, y compris la France, l'Amérique du Nord et du Sud, l'Afrique, l'Asie jusqu'à l'Australie. (Chinnock, 1998).

La sous-espèce coriaceum, si elle existe bel et bien (voir Notes plus bas), a une distribution plus restreinte : Amérique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande.

Cette sous-espèce (la seule en Australie) se rencontre dans tous les États d'Australie, mais est absente sinon très peu signalée, de la moitié nord de ce continent (au nord d'une ligne est-ouest passant par Brisbane). Il s'agit d'une des rares fougères australiennes à ne pas avoir une distribution limitée au littoral. Ophioglossum lusitanicum peut être en effet rencontré partout y compris loin à l'intérieur des terres. En Tasmanie, il n'est néanmoins pas considéré comme commun et a des localités dispersées (Garret, 1996).

Habitats

Avec une distribution si vaste, Ophioglossum lusitanicum susp. coriaceum se rencontre dans des habitats variés dans le New South Wales : bois, prairies natives, landes, bords de ruisseaux, parfois dans les rochers si l'humidité est suffisante.

Mes observations ont été faites avant tout dans des prairies naturelles natives ou secondaires, sur des sols pouvant contenir un peu d'humidité au printemps, mais très secs en été. À une occasion, j'en ai observé une population dans un bois clair d'Eucalyptus, sur terrain également relativement sec.

Vue d'une plante, poussant en sous-bois d'Eucalyptus (Black Mountain Nature Reserve, ACT)

Comparaison de la taille de cette fougère avec la taille d'une pièce de monnaie australienne de 20 cents (prairie naturelle secondaire, environs de Braidwood)

 

Quelques sites où j'ai observé cette espèce

Confusions possibles

Deux autres espèces d'Ophioglosses terrestres peuvent être rencontrées dans le New South Wales :

Aucun des deux n'est aussi commun que Ophioglossum lusitanicum, et je n'ai d'ailleurs jamais eu l'occasion de les observer.

Ces deux ophioglosses semblent toutefois assez différents. O. reticulatum se distingue par sa taille semble t-il plus grande, et surtout par un limbe fin, non charnu. O. polyphyllum est également plus robuste qu'O. lusitanicum et surtout, est une plante solitaire, jamais en colonie (ce qui est pratiquement toujours le cas pour O. lusitanicum).

Notes

Ophioglossum lusitanicum est éminement variable d'un continent à l'autre, d'un habitat à l'autre, mais aussi d'une saison à une autre. 3 sous-espèces ont parfois été reconnues. La clé ci-après de ces 3 sous-espèces est une traduction de celle proposée par Clausen (1938) :

Fronde sterile très étroite, 1-5 (7) mm de large, habituellement plus large dans sa moitié supérieure, tendant à être obtuse ou émoussée à l'apex; réseau de veines peu dense :
subsp. typicum - Europe de l'Ouest, Afrique du Nord et quelques points isolés en Asie
Fronde sterile plus large, 3-10 mm de large, habituellement plus large dans sa moitié inférieure ou au milieu, tendant à être aigue à l'apex; réseau de veines plus dense :
voir ci-dessous
Fronde stérile grande, 1-5 cm de long par 0.5-1.0 cm de large, brièvement atténuée à la base :
subsp. californicum - littoral ouest de l'Amérique du Nord et Mexique
Fronde stérile plus petite, 1-3 cm de long par 0.3-0.8 cm de large, longuement atténuée à la base :
subsp. coriaceum - Amérique du Sud, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande et Australie

Les critères entre ces 3 sous-espèces sont ténus. Clausen (1938) émettait de sérieux doutes quand à la validité de ces sous-espèces, tant sont nombreux les spécimens intermédiaires et inclassables.

En Australie, la tendance actuelle semble d'abandonner la distinction de la sous-espèce, pour ne plus parler que d'Ophioglossum lusitanicum. Si dans la première édition de Flora of New South Wales, il est encore question d'Ophioglossum lusitanicum subsp. coriaceum, Wilson (2000) indique dans les mises à jour apportées à la seconde édition qu'on ne doit plus considérer la sous-espèce (contrairement à la première édition). Chinnock (1998) également ne traite l'espèce que sous le nom lusitanicum, sans sous-espèce, de même que Ducan & Isaac (1986).

Je ne sais pas si cet abandon, généralisé chez les botanistes australiens, est part d'un mouvement général international de ne plus reconnaître les sous-espèces chez cet ophioglosse. En effet, non loin de là, dans le même temps, Brownsey & Smith-Dodsworth (2000), dans leur ouvrage sur les fougères de Nouvelle-Zélande, revalorisent carrément cette sous-espèce en l'élevant au rang d'espèce : Ophioglossum coriaceum A. Cunn.

Pourtant, Andrews (1990) avait publié une comm. pers. de M.P. Robinson dans laquelle elle précisait qu'à son avis, après avoir étudié les collections des trois différentes sous-espèces (d'O. lusitanicum) et de deux de leurs types, le rang subspécifique ne peut être garanti.

Bibliographie et sites internet

Accueil Fougères d'Australie Curriculum vitae Pierre-Olivier Cochard Publications Pierre-Olivier Cochard
 

Valid XHTML 1.0! Top