Description
Quelques caractères communs à la famille (pour peu qu'ils y en aient !) :
- Rhizome variable (dressé à rampant), couvert par des écailles non réticulées, non peltées, entières ou avec une petite marge dentée.
- Limbe jamais entier, toujours au minimum 2-penné.
- Sores essentiellement de forme ronde (mais linéaires dans quelques genres non-australiens).
- Indusie ronde, réniforme ou peltée (rarement linéaire).
- La plupart des espèces sont terrestres ou lithophytes, rarement épiphytes.
Répartition
Cette famille est cosmopolite, avec néanmoins une plus grande concentration d'espèces au niveau de la zone asiatique orientale. Avec 29 espèces, l'Australie n'héberge qu'à peine 3% des Dryopteridaceae.
Malgré cette faible représentation, on relève un fort taux d'endémisme : 62% au niveau spécifique, 25% au niveau générique (2 genres endémiques). L'endémisme est particulièrement bien développé dans le genre Lastreopsis, avec 11 des 15 espèces endémiques et souvent très localisées, ou encore dans le genre Polystichum, où les 4 espèces australiennes sont endémiques.
Une très grande majorité des Dryopteridaceae s'observe avant tout dans les forêts pluviales ou à défaut en situation ombragée et avec forte hygrométrie de l'air (bords de ruisseaux notamment). Se démarquant quelque peu, le genre Polystichum ne semble pas vraiment restreint aux forêts pluviales. L'espèce Polystichum proliferum est même une des très rare fougère australienne à vivre jusque dans les zones alpines (on peut l'observer au dessus de 2000 m d'altitude dans les zones du Mont Kosciuszko).
En dehors d'une espèce (Tectaria siifolia) très localement signalée dans le Northern Territory, toutes les autres Dryopteridaceae sont restreintes à la bande littorale orientale allant du Qeensland (grossièrement 50% des endémiques australiennes ne se trouvent que dans cet État, et sont souvent très localisées) au New South Wales, avec pour les espèces tolérant des climats plus frais des aires allant jusqu'en Tasmanie et Victoria.
Notes
Jusqu'à une période très récente, les ouvrages traitant des fougères en Australie ont utilisé le nom de famille Aspidiaceae (i.e. Ducan & Isaac, 1986). Celui-ci est rejeté dans le traitement fait par Jones (1998) et Wilson (1990), Aspidiaceae étant un nom basé sur un genre (Aspidium) illégitime.
De toute façon, il semble que la délimitation de la famille des Dryopteridaceae n'est pas claire (d'ailleurs, j'ai eu beaucoup de mal à trouver d'après les ouvrages une définition de caractères communs permettant de cerner cette famille). Pour certains auteurs les Dryopteridaceae doivent être regroupés avec les Thelypteridaceae, Athyriaceae, etc (voir par exemple les commentaires de Croft,1999). Ainsi dans New Zealand ferns and allied plants (Brownsey & Smith-Dodswoorth, 2000) les Athyriaceae sont inclues dans les Dryopteridaceae, mais les Thelypteridaceae gardent leur rang de famille.
Le genre Cyrtomium n'existe pas à l'état naturel en Australie. Il y est représenté par une espèce naturalisée, Cyrtomium falcatum, originaire du Japon. Introduit comme plante ornemental, Cette espèce est aujourd'hui signalée (également sous forme d'un cultivar nommé Rochfordii) sur le littoral depuis le sud-est du Queensland jusqu'au nord-est Victoria.
Le genre Rumohra, uniquement représenté par R. adiantiformis dans le New South Wales comme en Australie, a été intégré dans la famille des Dryopteridaceae par Jones (1998). Il avait été retiré de cette famille pour être mis dans les Davalliaceae il y a de nombreuses décennies, et cette vision avait été suivie par les flores australiennes même récentes (i.e. Ducan & Isaac, 1986 ; Wilson, 1990).
Ce retour de Rumohra dans les Dryopteridaceae est peut-être provisoire. En effet, Jones (1998) précise qu'il y a des doutes quant à l'affiliation du genre en raison de certains caractères partagés avec les fougères dryoptéroïdes et d'autres avec les davallioïdes. Ce dernier traitement étant le plus récent, nous avons donc suivi le shéma présenté par Jones et incluons Rumohra adiantiformis dans la liste ci-dessous.
Liste des Dryopteridaceae du New South Wales
La liste ci-après présente les espèces du New South Wales (15 espèces réparties en 5 genres), d'après Wilson (1990) et Jones (1998). Celles avec un lien vous renvoient sur une description. Vous trouverez alors des photographies et commentaires.
- Cyrtomium
- Cyrtomium falcatum
- Rumohra
- Rumohra adiantiformis
- Polystichum
- Polystichum fallax
- Polystichum formosum
- Polystichum proliferum
- Polystichum australiense
- Lastreopsis
- Lastreopsis hispida
- Lastreopsis smithiana
- Lastreopsis acuminata
- Lastreopsis munita
- Lastreopsis marginans
- Lastreopsis decomposita
- Lastreopsis microsora
- Lastreopsis silvestris
- Arachniodes
- Arachniodes aristata
Bibliographie et sites internet
- Brownsey, P.J., Smith-Dodswoorth, J.C., 2000. New Zealand ferns and allied plants. New rev. ed. Auckland NZ: David Bateman, 2000, 168 p.
- Ducan, B.D., Isaac, G., 1986. Ferns and allied plants of Victoria, Tasmania and South Australia. Melbourne University Press, 269 p.
- Croft, J., 1999. ANBG - Centre for Plant Biodiversity Research - Dryopteridaceae
- Jones, D.L., 1998. Dryopteridaceae, Flora of Australia 48: 393-418 (1998). Disponible en ligne sur Flora of Australia Online - Dryopteridaceae
- Wilson, P.G., 1990. Dryopteridaceae, Flora of New South Wales 1: p. 58-62 (1990). Disponible en ligne sur PlantNET, New South Wales Flora online - Dryopteridaceae